Intronisation du nouveau gouvernement Israélien

Publié le par moshé drai

Le nouveau gouvernement d'Israël prêtera serment mardi 31 mars à 17h devant la Knesset. L'heure est aux adieux au sein de Kadima. Ehoud Olmert, Premier ministre sortant et qui détient le record d'impopularité de toute l'histoire du pays, a tenu à donner quelques conseils à son successeur. Tsipi Livni a elle aussi réuni ses plus proches collaborateurs pour les remercier du travail accompli en trois ans. Pendant ce temps, les nominations ministérielles se succèdent et les contours du prochain gouvernement se distinguent peu à peu.

« Ceci est le 146e et dernier Conseil des ministres du 31e gouvernement d'Israël. J'espère réellement que le prochain gouvernement poursuivra certains traits de notre politique. Je n'ai aucun doute sur le fait que Benjamin Netanyahou aura à cœur de poursuivre le rêve de l'Etat d'Israël : vivre en paix et en sécurité, dans un cadre de vie qui apportera bonheur et satisfaction. Le but que chaque gouvernement a poursuivi », a déclaré Ehoud Olmert dimanche 29 mars.
« Lorsque j'ai pris mes fonctions, B

enjamin Netanyahou m'a dit ‘c'est un métier difficile'. Aujourd'hui je voudrais dire à celui qui sera assis sur cette chaise la semaine prochaine la même chose même s'il a l'avantage d'être déjà passé par là. Je lui souhaite de réussir dans sa mission qui est de diriger le gouvernement d'Israël », a-t-il ajouté.

Raanan Dinour, directeur de cabinet d'Ehoud Olmert, a lui indiqué dans une sorte de bilan que le chef du gouvernement a fait tout son possible pour que Guilad Shalit soit libéré d'ici mardi. Il a toutefois indiqué que certains dossiers n'ont pas été menés à bien comme le traitement réservé aux rescapés de la Shoah.

Interrogé sur le sort des expulsés du Goush Katif, M. Dinour a estimé que le gouvernement a « fait son travail » alors que selon les dernières données publiées, la plupart d'entre eux vivent toujours dans des logements précaires près de 4 ans après l'évacuation. Concernant la sécurisation des localités proches de Gaza, M. Dinour a expliqué que le cabinet a rempli ses objectifs et achevé le blindage des établissements scolaires situés dans un rayon de 7 km de la Bande de Gaza.

Pour Tsipi Livni, qui a été à la tête de la diplomatie israélienne durant les trois dernières années, l'heure est aussi aux adieux. Pour l'occasion, elle a réuni le 29 mars à son domicile de Tel-Aviv une trentaine d'officiels de son parti .

« Il était important pour moi de vous inviter chez moi en ce début de semaine qui ne sera simple pour personne. Je sais qu'il n'est pas aisé de quitter ses fonctions, mais ne pas entrer dans le gouvernement était la bonne décision. Elle montre ce qu'est Kadima », leur a-t-elle dit.

« Nous étions prêts à envisager l'idée de travailler avec le Likoud. Mais Bibi avait pris des engagements sur lesquels il n'était pas prêt à revenir et qui ne correspondent pas à nos positions ».
« Kadima était en faveur d'une alliance avec Israël Beitenou mais nous ne sommes pas prêts à brader tous les ministères comme le Shaas l'a réclamé », a-t-elle expliqué.

Elle a terminé son intervention en affirmant qu'elle mènerait « une opposition forte, qui a quelque chose à dire et pas seulement au sein du parlement ».

Et pendant qu'à Kadima on prépare l'après, au Likoud on s'impatiente de retrouver les rènes du pouvoir perdus en 2006. Parmi les membres du Likoud qui recevront un portefeuille ministériel, Gideon Saar sera nommé ministre de l'Education, Israël Katz ministre des Transports, Gilad Erdan ministre de l'Environnement, Moshé Yaalon ministre des Affaires stratégiques, Moshé Kahlon et Youli Edelstein aux Télécommunications et Limor Livnat ministre de la Culture et des Sports.
Dan Meridor et Benny Begin seront nommés ministre sans portefeuille et seront membres du cabinet de sécurité.

La députée Gila Gamliel recevra le sous-secrétariat d'Etat à la Condition de la femme et des jeunes, le député Moshé Kahlon sera nommé ministre des Télécommunications. Le député Yossi Peled aura un ministère sans portefeuille, de même que Michaël Eitan qui sera en outre responsable de l'amélioration du service gouvernemental au citoyen en matière de technologie.

Par ailleurs, il semblerait que Benjamin Netanyahou ne compte pas nommer un Premier ministre suppléant qui assurerait la fonction de chef de gouvernement en cas d'indisponibilité.

Les députés travaillistes connaissent eux aussi leurs attributions. Ehoud Barak sera ministre de la Défense ; Binyamin Ben Eliezer ministre de l'Industrie, du Commerce et du Travail ; Shalom Simhon, ministre de l'Agriculture ; Itzhak Herzog, ministre des Affaires sociales et des Services sociaux ; Avishaï Braverman (pourtant farouche opposant à l'entrée des travaillistes dans le gouvernement) sera le ministre des Minorités et membre du cabinet socio-économique ; Matan Vilnaï sera vice-ministre de la Défense, Orit Noked sera vice-ministre de l'Industrie, du Commerce et du Travail.

source: Guysen News

Une répartition dont le but était de ressouder les rangs de la gauche israélienne particulièrement divisée au moment de décider de l'entrée ou non du parti dans la coalition gouvernementale. Dans cet objectif, le député Daniel Ben Simon et Ehoud Barak, qui s'étaient ouvertement affrontés sur cette question se sont rencontrés le 29 mars. A l'issue de cette réunion, D. Ben Simon a annoncé son intention de briguer la présidence du groupe parlementaire travailliste à la Knesset.

« L'heure est à la réconciliation, c'est un défi et j'espère que je serai à la hauteur de cette tâche » a indiqué ce dernier.

En revanche au Likoud (parti du futur Premier ministre), la généreuse attribution des postes aux différents partis ne satisfait pas tout le monde. « De toute évidence, il y a beaucoup de déceptions au sein du parti, mais c'est le prix d'une coalition large, solide et stable », a confirmé un haut responsable du Likoud.

La réparation des ministères obéissait aussi à la volonté de Benjamin Netanyahou de rassurer la communauté internationale particulièrement inquiète quant à la possibilité de voir émerger un gouvernement trop fortement ancré à droite.

Dans cette tâche il pourra en tous cas compter sur l'aide du président Shimon Peres.
« Le nouveau gouvernement est lié par les décisions du précédent gouvernement. Il y aura une continuité et la poursuite des négociations pour le processus de paix », a-t-il dit avant de s'envoler pour la République tchèque.
Le président israélien entend présenter au président en exercice de l'UE l'accord de coalition signé entre le Likoud, les travaillistes et Shass. Il devrait insister sur le fait que le nouveau cabinet est engagé à respecter tous les accords conclus par ses prédécesseurs et à poursuivre le processus de paix.

De plus, dès la fin de la cérémonie d'intronisation du gouvernement Shimon Peres accordera des interviews à de nombreux quotidiens étrangers afin d'expliquer la politique du futur gouvernement.

Publié dans Infos du Jour

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