polémique sur le pain en Israel

Publié le par moshé drai

Le pain alimente le débat en Israël
Par Hanna Mesguiche pour Guysen International News
Lundi 7 avril 2008 à 18:44
A moins de 15 jours de la Pâques juive (Pessah), c'est une véritable polémique qui est en train de s'installer en Israël. Selon la tradition juive, toute consommation de pain ou de levain est interdite pendant les huit jours de fête. Une règle qui jusqu'alors était particulièrement respectée en Israël. Mais dernièrement, la juge des Affaires locales de Jérusalem a mis le feu aux poudres en autorisant la vente de ce type de produits dans les épiceries et restaurants de la capitale. Israël, Etat juif et démocratique ? Une question qui n'a pas fini de faire débat.

En 1947, le Premier ministre David Ben Gourion a signé une lettre de statu quo en matière religieuse. Une lettre qui stipulait clairement que tout commerce qui vendait du ‘hametz' (aliment à base de levain) se verrait sanctionner par le tribunal.

Et depuis, chaque année, épiceries, restaurants, pizzeria ferment durant une semaine pour respecter les préceptes de la loi juive. 61 ans après, la juge des Affaires locales, Tamar Bar Asher Tsaban, a décidé de remettre cet accord sur le tapis et d'en changer les conditions.

"Certes le ‘hametz' ne peut être vendu dans des espaces publics, mais les épiceries, restaurants ou pizzeria n'entrent pas dans cette catégorie" a-t-elle affirmé.

Une déclaration surprenante qui a immédiatement entraîné une levée de boucliers au sein du monde religieux et politique, et qui relance le débat sur l'immixtion du pouvoir judiciaire dans les questions religieuses.

En effet, le leader du parti national religieux, Zevouloun Orlev a immédiatement demandé à Meny Mazouz de revenir sur un tel verdict : "une juge des Affaires locales n'est pas apte à statuer sur des questions religieuses aussi importantes. Nous ne pouvons pas laisser faire une chose pareille".

Car c'est bien le caractère de l'Etat juif qui est ici remis en cause. Le parti Shass a également saisi le conseiller juridique du gouvernement ainsi que le ministre de l'Intérieur, afin qu'un recours soit déposé et abolisse la décision de la juge israélienne.

Ehoud Olmert, quant à lui inquiet pour la stabilité de sa coalition gouvernementale, a lancé un appel au calme, en prônant la bonne entente au sein de la société israélienne. "Il ne faut pas que cette querelle se transforme en guerre culturelle" a-t-il souligné.

Une guerre culturelle qui pourrait être menée par une majorité d'Israéliens. En effet, selon un sondage paru ce lundi 7 avril, et publié par l'Observatoire du marché de l'alimentation, 70% des Juifs israéliens respectent les interdits de Pessah et ne mangent pas de pain pendant une semaine.

"Même si nous ne sommes pas pratiquants, nous sommes d'accord avec les partis religieux, et nous pensons qu'il est important de préserver les valeurs et symboles d'un Etat juif" ont précisé les personnes interrogées.

Une polémique qui risque donc bel et bien de se poursuivre. Les uns parlent ouvertement de coercition religieuse, les autres appellent au respect de la sensibilité de ceux dont la pratique des prescriptions juives demeure une composante essentielle de leur identité.

Deux avis opposés qu'il paraît difficile de trancher.

Car Israël est certes un pays démocratique, mais la religion occupe une place essentielle. Pendant de nombreux mois, les négociations entre Israéliens et Palestiniens avaient d'ailleurs piétiné parce que les responsables de l'AP refusaient de reconnaître Israël comme Etat juif.

Mais pour certains, "cette loi interdisant le ‘hametz' aurait dû être annulée depuis longtemps. C'est une loi stupide". C'est du moins ce qu'a souligné le député travailliste, Ophir Pines.

Une affaire qui n'a donc pas fini de faire des remous en Israël

source : guysen news

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